Plus besoin de faire Embrun pour imploser ! A Roanne aussi c'est possible !
Je vous avais mitonné un Sam Sam de compét', une prépa ironman en cours, 3 tris au mois de mai, une bonne récup avant Roanne ... Ca devait rigoler  

 Même pas senti la chaleur du matin, je peux souffrir de coups de soleil mais rarement de la chaleur ...  

 Super ambiance rilliette  

 on retrouve avec plaisir des dinosaures du club qu'on voit rarement comme Duck, Lolo, ... et nos meilleurs ennemis habituels  - le triathlon a tout de la tradition bédouine, l'hôte est accueilli comme un roi mais il redevient un ennemi mortel dès qu'il quitte la tente  

  - il faut dire que les conditions étaient ... Rub Al Khalienne !
L'oasis était belle, le ciel pur, pas un voile à l'horizon et les bédouines inhabituellement dévêtues ...  

 Quel plaisir de se jeter dans un onde chaude, les bras nus pour la pureté du geste ... une nat' bien agréable à l'heure de la sieste, il paraît qu'il a fallu réveiller CriCri  

 Moi, j'ai rêvé de Rayzin Sec à Miribel, c'était beau mais ça ne m'a pas fait avancer bcp plus vite  

 Cette déception vite passée, j'ai fait une grave erreur en transition  

 ajouter un foulard à la bédouine sous mon casque pour me préserver des gouttes de transpiration... Mauvaise idée  

 pour un Sam Sam d'Arabie de pacotille ... les 12 Wilier de la connerie  
 Comme d'hab, j'attaque la première partie vélo à fond les ballons, j'aurais bien le temps de récupérer avant la fin  

 De fait, je double des caravanes de rillliettes, je ne sais d'ailleurs plus qui je double, j'ai l'impression de dépasser Lolo 3 fois  

 absurde, mais ça fait du bien  

 Enfin si, je remarque le Duck ... il faut dire qu'un canard jaune en plein désert, c'est assez inhabituel  

 De fait, je m'attendais à croiser le Petit Prince au virage suivant ...  

 On était à la fin du premier tour et je ne tournais déjà plus rond  

 Sueur froide en plein cagnard, roide canard en pleine lueur, le mirage annonçait le début de la fin ... et le terrible coup de chaud  

 Impossible de faire baisser la pression, tu bois mais tu as la gorge sèche et pâteuse au bout de 200m ... impossible de se rafraîchir ... je sens bien que le foulard est de trop mais je n'ai pas la lucidité de m'arrêter pour l'enlever. Je tente de relâcher dans les premières côtes du deuxième tour mais rien n'y fait ... je vois une Brouette qui me dépasse en me souriant - il y a qd même des mirages débiles  

 - et c'est prémonitoire, car je vais en voir des brouettes de rilliettes me dépasser dans ma lente agonie ...  

 Je zigzague dans la descente du retour vers le barrage, je vise au plus près le pont - de là que je le manque  

  - et le dernier faux plat est un calvaire ... enfin, un croissant de lune ... jamais vu un calvaire dans le Rub Al Khali  

 L'oasis réapparaît comme un salut, transition sans réfléchir, et je recroise un canard jaune en quittant le parc à vélo - ça ne va vraiment pas mieux  

 - 
Le début de la cap est un enfer - il fait chaud en enfer  

 . Complètement vidé. Je me revois dans les pentes de l'Izoard, en totale détresse ... tu mangeras au sommet je m'étais dit ... je ne faillis jamais y arriver ... il me faut au plus vite de l'eau, du repos, ... un ravito qui n'arrive pas ... je divague ... un canard jaune me dépasse ... ça ne m'étonne même plus  

 je pense sérieusement à l'abandon, me laisser choir là, pour mourir tranquille, sans douleur, finis les canards, les brouettes - il me semble d'ailleurs en avoir croisé une autre en début de cap  

 ... mais je me dis que je n'ai pas le droit à l'abandon, par simple respect pour mes ennemis favoris, cette caravane de chameaux  

  qui dépassera ma carcasse sans un regard - encore un inconscient qui s'est écarté de la piste de la sagesse  

 ou un être trop faible ... la dure loi du désert - pour la tribu, pour le Cheikh Bin Marc Al Prez  

 , ... je me traine donc, de ravitos en ravitos, mais je ne lâche rien, comme dit à Rayzin le gourou de la Secte des siphonnés  

 - ... et comme à Embrun, ça va finir par revenir, vers mi-parcours ... le corps est incroyable de ressources  

 Je fais alors les comptes ... j'ai largement reculé dans l'ordre de la caravane rilliettes ... je me souviens de Lolo et Seb qui ont si gentillement essayé de me trainer mais je n'ai pas pu  

 Beninho courir comme un chameau (si si, là, j'étais lucide  

 ) et tant d'autres ... mais ce que je sais, et c'est là que l'instinct de survie est incroyable  

 , je sais que CriCri et Rayzin Sec sont derrière et il s'agit de finir "dignement" !  

 De fait, je croise CriCri peu après le dernier demi-tour, il est dans mes talons, ... il y a urgence  

 Je réveille St Exupéry, on reprend le fil du Petit Prince en sens inverse, pas question de se faire piquer par le serpent, on saute le mouton - j'ai retrouvé des jambes, j'aurais bien sauté le canard mais il est déjà loin 

 - fini le crash, on répare l'avion et je retrouve des ailes et une foulée aérienne  

 et qui vois-je à l'horizon, vers la Méditerranée  

 - mon petit Seb qui m'attend généreusement avant la ligne d'arrivée  

 je décide de lui faire un petit cadeau d'adieu à ma façon, une petite puputerie à la rilliette histoire qu'il se rappelle de nous pendant ses soirées d'hiver  

 et enfin l'arrivée avec toute la tribu qui nous attend chaleureusement - à défaut de fraîcheur - j'en aurais bien remis qqs km, tiens, juste pour le plaisir  

 mais qu'est-ce qu'on a souffert  
 Comme quoi, un triathlon est toujours une aventure. Je suis un peu frustré d'avoir laissé partir le fessier de Greg  

 de ne pas avoir offert une cible plus méritante à la remontée fulgurante de Beninho  

 de finir encore et toujours derrière Lolo  

  mais je reste philosophe, je suis à ma place ... juste devant CriCri et Rayzin Sec  
  
 Une super journée rilliette. Merci au Prez, aux familles supporters, au podium rilliette avec une mention spéciale à Brouette qui nous prépare un super Nice  

 à Jimbi qui a rappelé aux jeunes qui était le patron  

 à Manu qui accroche le podium en dépit de qqs difficultés  

 et à Polymps qui est le seul et l'unique à si bien savoir finir une course  
  
 Bon, ben, maintenant, vivement Roth ... mais on va prendre le temps de se refaire une petite fraîcheur avant, hein  

 Mais je penserai bien aux Cubliziens, bonne course à tous  
