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Reprise du tri après 15 années d’arrêt, je m’inscris en septembre au club des rillettes mais en octobre il me faut un dossard pour m’y remettre…ce sera Challenge Montpellier…un peu tôt dans la saison mais on verra bien. Puis Rapperswill en mai.
Challenge Montpellier annulé, ils avaient bien pensé à prendre l’argent mais ils avaient complètement oublié d’organiser la course, les coquins!....Pas plus mal ! Inscription perdue, logement perdu !
Jean Phi me dit qu’il s’est inscrit sur Nice et je me dis que je le sens mieux que la suisse. La Hantise de faire une course avec les nuages gris et la natation dans un plan d’eau sans couleurs. Nice, la mer, le soleil….
C’est décidé, j’essaie de transférer mon dossard de Suisse à Nice mais c’est un non négatif de la part d’Ironman…tant pis je m’inscrits sur Nice. Et puis j’aime bien Jean Phi, on est du même niveau on pourra faire la course ensemble et s’entrainer.
La course arrive, je m’entraine mais sans plus en vélo (1283 km depuis 1 an), pas trop en CAP (je n’aime pas courir, 411 km en 1 an) mais je nage (211 km en 1 an), pas vite, mais je nage... Encore 3 kg en trop mais on verra bien.
Désormais, Je fais gaffe dans les déjeuners à midi, bois de la Badoit dans les pinces fesses…je fuis la mauvaise vie !
Vélo de cyclotourisme ou aéro ? Un peu de montée et pas encore assez bien réglé sur l’aéro. Ce sera donc cyclotourisme avec des prolongateurs. Ce sera parfait.
Je regarde un peu l’alimentation préconisée pour les longs et je vois un régime Low carb : pas de glucides pendant 4 jours et on réintroduit 2 jours avant la course…ça me parait pas mal cette histoire.
Bon pendant 4 jours, on est un peu KO mais lorsqu’on réintroduit les glucides, on a une patate d’enfer !
Tout a plutôt mal démarré, je fais une sortie vélo le vendredi (avant-veille de la course) et je chute sur les quais de saone à 40 km/h a cause d’un enfant qui a fait demi-tour devant moi sur la piste cyclable sans regarder…Passé par-dessus le vélo, déchaussé les deux pieds…Plus de peur que de mal, des égratignures bénignes, je repars…le boitier de pédalier craque mais ça à l’air d’aller, pas trop de voile sur la roue avant…c’est quand même costaud ce carbone !
Vendredi soir…j’ai une soirée….à 21h , je reçois un message d’airbnb qui me dit que ma réservation pour 6 couchages le lendemain à Nice est annulée pour cause de dégât des eaux (c’est ça prend moi bien pour une buse !), je book un hotel de suite mais serais donc tout seul.
Au bout du 4 ème verre de Meursault, j’arrête (quelle force de caractère !), Je dors 3 heures et pars chercher N°1 qui arrive d’Angleterre et que le bus dépose à Lons le Saulnier à 4h45 du mat. Je reviens, à 6h30 à la maison, dors 1h, prépare mes affaires et prends la route direction Nice à 10 h le samedi matin.
A7 encombrée et même coupée à hauteur de Montélimar…Arrivée prévue à 16h…les dossards doivent être récupérés avant 15h…. « Allo Jean Phi, peux tu récupérer mon dossard ou expliquer la situation ? » …Il expliquera la situation ;)
Merde !!! le petit deje…on doit être sur zone à 5h30 et c’est l’heure d’ouverture du petit deje dans l’hotel…bim, bam, boum, je m’arrête à la station Totale, j’achète un réchaud, une bouteille de gaz, une casserole, du lait, de l’avoine, du sucre…ce sera Porridge dans la chambre.
La situation se débloque sur l’autoroute et je tartine jusqu’à Nice pour arriver sur le stand à 15h30. Passage à la boutique ironman pour acheter les Kdo, c’est quand même fichtrement bien organisé un Ironman !
Bon, il faut aller à l’hotel déposer les affaires au parc à vélo, organiser les sacs de transition, ne rien oublier. Jean Phi et Elo sont là pour me donner les infos et les consignes, c’est cool…
Tout est en place, direction l’hotel à 18h pour se baigner à la piscine du roof top et se détendre.
« ah mais vous êtes garé au parking Massena, attention, il ferme ce soir à 20h et ne réouvre que lundi matin »…Super ! j’irai trouver un autre parking avant d’aller diner, là j’en peux plus…
La piscine ferme à 17h…logique ! On ne fera qu’un apéro avec vue sur la mer et sur les toits, Jean Phi nous confiera adorer la vue sur les toits d’une ville.
Perrier pour tout le monde…la facilité ! Mais non, je fais preuve d’un grand sens de caractère et je commande un Américano ! Le serveur revient avec un café américain ! « nan, mais qu’est ce que je vous ai fait à tous pour mériter pareil traitement depuis 2 jours, bordel ? ».
Apéro tranquillou…on ne va pas se mettre une cartouche la veille de la course quand même ! Je vais bouger la voiture, on se retrouve au resto avec Polo et sa femme.
Une bonne bière me remontera le moral.
Plat de pâtes gigantesque. Je prendrai un doggy bag, ça fera le petit dej du matin dans le réchaud…
Couché à 22h, le temps de tout organiser pour ne rien oublier.
Levé à 4h30, je mange ma ration de pates devant Laurence Bocolini qui pose des questions aux candidats sur le thème « chansons françaises » …contrairement à la course qui arrive, là, j’aurais tout gagné !
J’ai trop mangé, j’ai mal au ventre, je veux m’allonger !
5h30 sur site, je gonfle les pneus. Bizarrement, aucune émotion d’appréhension ne me traverse. Je suis sûre de ma natation, le vélo ira et la CAP, ce sera la survie mais j’y suis préparé. Elo a du mettre du temps à se maquiller, ils arrivent un peu à la bourre mais c’est finalement large. On se met dans l’allure de nage en 38. On part par vague de 10 toutes les 30s à peu près. J’ai opté pour la combinaison sans manche…bon choix, j’ai les bras libres, en revanche, gros frottements sous les bras de la trifonction a manches courtes, ça pique fort, la prochaine fois je mettrais une trifonction sans manches.
Je suis bien mais c’est louche, je nage plus vite que ceux d’a côté…cependant, un coup je suis à gauche de tout le monde, un coup je suis tout à droite mais je suis bien…bon, la technique est très approximative dans ces conditions « différentes » mais ça marche, quand on est à la guerre, on essuie pas sa kalach à chaque coup tiré !
Mes bras vont super bien, je pourrais même accélérer un peu…Je sors frais comme un gardon en 34 avec 2000m de distance au lieu de 1900…
Vélo d’Elo check, Vélo de Jean Phi check, je ne sais pas où est garé Paulo…Je perds du temps à la T1 (7 :51) par peur d’avoir oublié un truc, je mange, mets mes chaussures sur les pédales (j’aurais dû le faire la veille !)…Ah ! mon tel, je le prends, je ferai des photos pour les enfants.
Je monte sur le vélo, scratch les souliers et c’est parti pour 3-4h.
On est sur le plat, Willem, un allemand (doit faire partie d’une amicale des anciens nazis, j’imagine) passe plein pot sur la gauche, 1m90, du 66 en taille de veston…aller je me mets un peu au chaud…nan ! mais juste pour voir ! Et puis c’était interdit il y a 15 ans mais les règles ont peut être changé ! tout change de nos jours ! va savoir ….ce monde devient complètement fou !
Les premières petites cotes arrivent et je reste québlo a chaque montée, tout le monde me passe devant…je fais l’effort mais ça m’oxy les jambes… « t’emballe pas, laisse faire, la route est encore longue ».
Km 15 « aller Bruno ! »
« Saperlipopette ! Quoi ? elle est déjà là ? »
« Jean Phi n’est pas là ? »
« Non je sais pas il n’était pas arrivé de la nat ! »
Bon ben là, vu comme c’est parti, Elo va faire de nous du p’tit bois !
On fait 2km ensemble et je la vois partir sur les prolongateurs, pente à 3%, sur la plaque…je ne lutte pas…peut être la reprendrai je dans la descente…l’optimisme de ce garçon !
Omar aurait tué Ghislaine Marchal à Mougins, et bien moi ce sera le col de vence à Nice. Je me fais passer par au moins 150 vélos…c’est dur, j’ai mal, je suis tout à gauche.
Un type me double en basket, sans pédales autos avec un biclou qu’a connu Dallas sur TF1…j’ai envie de lui emplâtrer le flanc ! Mais nan, je crains que le geste ne soit pas bien compris ! Enfin quand même…ça devrait être interdit.
On attaque la descente, là, c’est pour moi…..déposer le cerveau, prendre plus de risques que les autres, compter sur la chance, pédaler comme un dératé, sauter les dos d’ânes, relancer, freiner au dernier moment, couper les courbes, faire les intérieurs, « be carful on your left », « pousse toi de d’vant merci » !…je compte, j’en reprends plus d’une centaine…, je suis bien en position sur mes prolongateurs, je reste dessus dans certains virages, c’est parfois limite mais ça passe…l’adrénaline… je me régale, je me souviendrais de ces sensations toutes ma vie !
Nous arrivons près de la promenade, je mouline…par principe…
Je croise Elo qui est en CAP, elle m’a bien mis 10mn sur le vélo…… fort ! quelle guerrière !
T2 encore trop longue 6 :39
Premier enchainement depuis 15 ans, on verra bien…objectif : moins de 2h.
Je fais les 15 premiers au mieux et j’accélère sur les 5 derniers s’il reste du fuel !
Je cours en 5.4 du kil…jusque-là tout va bien mais je me fais doubler… je n’ai jamais dépassé 14 km à l’entrainement….
Km 10, ça se durcit, j’ai l’impression d’être pensionnaire d’un Ephad…6.2 du kil….il fait chaud, très chaud…surtout ne t’arrête pas….pipi ! Ne t’arrête pas….enfin quand même ! Ne t’arrête pas je te dis ! bon d’accord ! Fiok, fiok, fiok répond la Nike gauche.
Je croise Elo 2 fois, d’après mes calculs….. elle nous met une Valise, je ne vois pas Jean Phi, ni Paulo (combi pas facile à distinguer). C’est chelou, pourvu qu’il ne soit pas arrivé quelque chose à Jean Phi…dernier tour, je le croise…il a l’air de souffrir mais comme tout le monde ici…aller, aller courage à toi, courage à nous.
Pourquoi faisons-nous ça, tous ensemble comme des bestiaux ? Finalement, entre une liberté d’exister insolente ou la résignation à un quotidien pot au feu, il n’y a que peu d’espace habitable ! Arrête de nous emmerder…cours, je t’ai dit ! Ok mais sincèrement Tu préfères avoir la grippe toute ta vie, tu guéris jamais ou à vie y'a 30 canards qui te suivent partout, ça veut dire 30 places au ciné, 30 places au resto…aller ferme là et avance bordel !
Km 15, je repasse a 5.4 du kil, ça peut faire mais je me suis un peu arrêté aux ravitos alors on n’est pas sûr…il fait chaud, c’est horrible, sale temps pour les gros ! mon téléphone à l’arrière de ma trifonction m’écorche la peau, ça fait mal…plus jamais, un tél pendant le tri, nan mais n’importe quoi toi, t’es vraiment secoué mon pauv garçon ! Moins de 2 h, bon sang, moins de 2h on a dit, je vais être juste. Km18, j’accélère et fini en 3.4 du kil (meilleurs allure)….résultat des courses 1h58 au semi et 6h13 au total…pas pire !
Elo est la depuis 25 mn, oui… 25 mn…..Je m’installe à l’ombre, on regarde les temps sur l’appli…Eh ouai, j’ai mon tel ! Paulo arrive, et Jean Phi n’arrive pas…il doit souffrir mais fini par arriver, il est déçu.
Ca tire un peu les pattes mais ça va, on récupère le vélo et les sacs, retourne à l’hotel, je prends une douche, récupère la voiture puis c’est le retour tranquille je suis un peu fatigué mais ça va…ce sera l’occasion pour une fois de respecter les vitesses préconisées par le ministère des transports. Je mets le pilote auto, tantôt les jambes allongées, tantôt recroquevillées sur mon siège, je réponds aux messages, aux appels des potes. Je suis bien, j’adore cette fatigue après le travail accompli.
Je veux revenir mais en plus mieux !
Prochain Half le 15 septembre à Royan et j’espère la vrai course l’an prochain ou dans deux ans le temps que les potes s’y remettent.
Merci Jean Phi & Elo pour la motive
Merci à l’ensemble des professionnels du spectacle vivant
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