Après l’échec cuisant de l’an dernier à l’Alpe sur le L et mon abandon (coup de chaud en CAP), j’avais de nouveau coché cette course au calendrier, sans aucune autre Rilliette volontaire pour m’accompagner, les adeptes du Long ayant opté pour des courses plus simples type Frenchman Alpsman !
Et puis surprise, lors du Triathlon d’Yzeron, Ray Zin Sec m’annonce qu’il va s’inscrire ne remplacement d’une personne qu’il connait.
Dans les jours qui suivent, je vérifie sur le site de l’organisateur, mais ne trouve pas trace de celui-ci dans la liste des inscrits…. Le mercredi en partant en train vers Grenoble pour rejoindre la station, je reconsulte le site et là l’ami Ray Zin est bien cité. Je ne serai donc pas tout seul cette année sur ce triathlon exigeant. Quand j’arrive en bus à Bourg d’Oisans vers 14H, la chaleur est étouffante et je commence à cogiter sérieusement par rapport à mon vécu de l’an dernier où il faisait très chaud mais un peu moins me semble-t-il
Arrivée à l’Alpe vers 15h et coup de fil de Ray Zin en partance de Lyon. On se donne RDV à son arrivée pour aller boire une bière ensemble (une seule soyons raisonnables !)
Je récupère les clés de l’appartement que j’ai loué, et pars récupérer mon dossard. 1 300 inscrits sur Le L, comme sur le M, ça a fait le plein.
Vers 19H30, je retrouve Ray Zin et le Grand Zin (ça ne s’invente pas) avec qui il est venu et est aussi inscrit sur le L , pour boire un coup ensemble, rejoint bientôt par le 3ème larron de leur bande (Crocu ou quelque chose comme ça)
On ne s’attarde pas trop et rejoignons nos pénates, Hugo devant arriver avec Véro et mon Titou Lohann et les vélos. 2ème surprise l’appartement prêté à Ray Zin se trouve exactement dans le même immeuble que celui que j’ai loué et ça va sauver la course de mon voisin.
Après un repas de pates (original) direction la couchette et à ma grande surprise je m’endors rapidement et passe une bonne nuit. Pendant que je prépare mon p’tit déj je découvre un SMS de Ray Zin me demandant si je n’aurais pas un médicament pour le mal de tête, douleur qui l’a empêché de dormir depuis 3h du mat ! Heureusement ma belle-fille (plus prévoyante que moi) a ce qu’il faut, et Ray Zin n’a qu’à descendre 2 étages pour récupérer son dopage.
C’est l’heure de rejoindre le lac du Verney et je sens le stress monter sérieusement. L’annonce de la température de l’eau à plus de 18° est cependant un soulagement. Attente à l’ombre car il fait déjà très chaud avec Ray Zin dont le mal de tête vient de passer avec le cachet qui a fait son effet (il était temps). Derniers encouragements mutuels et supputations d’une possible remontada en CAP, et 15mn après le départ des filles (une des nouveautés cette année), nous pouvons rentrer dans l’eau qui effectivement est plus qu’agréable (une fois passé le choc thermique toutefois). Autre nouveauté cette année, le parcours natation se fait en une seule boucle A/R après une ligne droite d’1km agrémentée d’une traversée de 200m. Dès le départ je trouve rapidement mes marques en queue de peloton (il ne faut déroger à la règle tout de même). Petit à petit je rattrape quelques concurrents. J’arrive assez bien à m’orienter notamment sur le retour à la différence de certains que je vois à plus de 100m à ma gauche ou à ma droite. Après 55mn je rejoins la terre ferme satisfait de mon temps, puisque je gagne 5 mn par rapport à l’an dernier.
Après avoir sacrément galéré pour enlever ma combinaison et une transition un peu trop longue (ce qui me vaudra des remarques désobligeantes de collègues de bureau sur WhatsApp qui suivaient ma course, se demandant si ne m’étais pas remaquillé !!!), j’attaque le vélo en 1082ème position, et déjà16mn30 derrière Ray Zin.
J’ai décidé de me m’économiser pour ne pas me mettre dans le rouge y compris dans la 1ère partie descendante en gardant un braquet raisonnable, et surtout en me forçant à boire et à m’asperger toutes les 10mn au moins. Dès le pied du col de l’Alpe du Grand Serre je mets le petit plateau et monte sur un rythme régulier qui me permet de commencer à doubler un nombre important de concurrents : temps pour la montée en 1h14’ dans les temps de Ray Zin qui ne me colle que 20 secondes.
A partir de là, la chaleur devient de plus en plus étouffante que ce soit dans le col surchauffé de Malissol mais surtout surl’approche du col d’Ornon en plein soleil. Je commence à souffrir mais continue toujours à doubler des concurrents. Je prends bien soin de m’arrêter aux ravitaillements pour recharger mes gourdes mais aussi pour manger un peu de salé, voir de la pastèque. Les ravitos sont bien achalandés et il fallait ça pour tenir le coup. Descente technique vers Bourg d’Oisans où je vois un concurrent accidenté avec les pompiers à ses côtés. Ce n’est pas le moment de prendre des risques inutiles, mais plutôt d’essayer de récupérer un peu avant la montée de l’Alpe. J’arrive à Bourg d’Oisans vers 15h3à et là c’est le four, je me demande comment je vais gérer la montée. Et toujours pas de Ray Zin en vue (à la différence d’il y a 3 ans où je l’avais rattrapé au pied, mais c’est vrai que cette année le bougre est plus affuté d’une part, et que j’ai mis déjà beaucoup plus de temps pour ma part).
J’augmente mes fréquences de prise de gorgées d’eau et d’arrosage à toutes les 5mn sans avoir recours à des aides illicites comme un certain RZS
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Finalement la montée se passe beaucoup mieux que je l’espérais à la différence de toutes les défaillances que je constate : athlètes étendus par terre à l’ombre, d’autres agglutinées autour des torrents…). Au dernier ravitaillement du virage des hollandais, je prends un gel coup de fouet et la fin de la montée se passe bien, avec un temps d'asencion pour celle-ci de 1h29mn.
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Cette partie vélo avec un temps total de 6h16 (temps légèrement supérieur à celui de l’an dernier et surtout 28mn de plus qu’il y a 3 ans, mais c’est vrai que les conditions n’étaient pas les mêmes) m’aura permis de reprendre un peu de temps sur mon compagnon de galère et quand j’arrive au parc, Hugo, Véro et Lohann qui sont là pour nous encourager m’annonce que Ray Zin vient de passer il y a 10mn. Si j’arrive à sortir une course à pied correcte, c’est encore jouable pour le rattraper. Je termine cette partie en étant remonté à la 561ème place. Le moment de vérité et redouté est arrivé, puisque c’est là que l’an dernier j’avais lâché dans ma tête pour me mettre à marcher au bout d’1 km pour ne plus arriver à relancer et finir par abandonner à la fin du 1er tour
Là dès que je pose le vélo et que j’enfile mes affaires de CAP, je sens que ça va. Je prends bien soin de m’arrêter au 1er ravitaillement à la sortie du parc, mange, reprend un gel coup de fouet, boit un verre de coca et m’élance sur le 1er tour. Tout de suite je sens que j’ai les canes et trouve rapidement un bon rythme. Je me fixe comme objectif de ne jamais marcher sauf aux ravitaillements, et dès la première montée je vois nombre de concurrents marcher. Je double nombre d’athlètes et en arrivant vers le 2ème ravitaillment de la route de Sarenne, j’entends quelqu’un me héler. C’est Ray Zin qui attaque la montée vers l’altiport. J’estime donc mon retard alors à 1,5 km. Je maintiens un rythme élevé
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et à l’entame du 2ème tour Hugo me dit que je suis revenu 5 mn de Ray Zin. Effectivement peu avant le demi-tour de Sarenne je le croise, retard ramené à 500m environ. On s’encourage comme il se doit, et quand j’arrive à 500m du parc je le reprends, : tape dans la main, encouragements et là il me sort « c’est beau ce que tu fais » : bizarre. Entame du 3ème tour et le rythme baisse un peu, ça devient dur quand je croise de nouveau mes supporters vers le début du chemin qui mène à la route de Sarenne. Quelques minutes après c’est au tour de Ray Zin d’y passer et il dit à Hugo « il est où ton père, il craqué ? » Quand Hugo lui dit que je suis devant, il ne semble pas comprendre : bizarre, bizarre !
Avant de rejoindre une dernière fois la route de Sarenne, je trébuche sur un rocher et manque de m’étaler. Les gestes faits pour me rattraper déclenchent un début de crampe qui me forcent à baisser de rythme immédiatement. LA dernière montée vers l’altiport se fait vraiment dans la douleur, puis c’est la dernière descente vers le parc et l’arrivée. Hugo veut me passer Lohann pour que je puisse passer la ligne d’arrivée avec lui, mais quelqu’un nous dit alors de ne pas le faire car c’est la disqualification assurée. Hésitation et je décide donc de terminer seul. Temps total 9h05 à la 390ème place, très satisfait de ma course. Quelques minutes après Ray Zin arrive lui aussi. On a su gérer cette épreuve où plus de concurrents 260 auront abandonné.
Et c’est là que Ray Zin me demande où je l’ai doublé ! Quand je lui dis qu’on s’est parlé à ce moment-là, il n’en revient pas. Où il était dans sa bulle, ou il était dans le rouge !
Après l’arrivée je vois bon nombre de triathlètes terminer avec des enfants la dernière ligne droite. Je suis un peu dégoûté de n’avoir pas pu partager moi aussi ce moment d’émotion avec mon Titou…
A noter sur cette course la présence de 2 anciennes Rilliettes : Jonathan Gailhot avec une remarquable 93ème place, et surprenant Christophe Pierret alias Choco seulement quelques jours après l’Ironman de Zurich, ce qui doit expliquer sa 900ème place
Le lendemain place au M où une poignée de Rilliettes se sont donnés RDV : Ade, Rom, SamSam, Plnplan, Jean Philippe, Paul M, David L et Hugo.
Une autre forme de stress pour moi, accompagner celui d’Hugo qui appréhende comme toujours énormément la partie natation. A &’h au moment du départ les conditions sont encore plus dures que la veille, il fait plus chaud et un fort vent (chaud lui aussi) souffle de face sur la 1ère ligne droite de natation. Une passerelle a été installée qui permet aux spectateurs de suivre les nageurs de près jusqu’à la première bouée : cool. Hugo peut ainsi nous apercevoir lors de sa progression. Après 33 mn il sort de l’eau peu après Paul un petit nouveau que je ne connais pas.
Nous rejoignons ensuite l’Alpe pour accueillir et encourager les Rilliettes à la fin de la montée : sympa de les voir tous passer. Tout d’abord Ade qui prend le soin de délasser les jambes avant de rejoindre le parc, suivi à 3mn de Rom toujours avec le sourire. Puis suivent tous les autres dont Paul qui a fait une belle remontée en vélo. Arrive alors Sam Sam, qui sans son poisson pilote Sylvain, semble plus dans le dur qu’il y a 2 ans ! Nous attendons encore un petit moment et c’est au tour d’Hugo d’arriver au sommet. Il nous dit qu’il est mal, et on se demande s’il va repartir à pied. Il a souffert dans la vallée avec le vent de face. Puis le début de la montée s’est bien passe jusqu’à Huez où il a pris un coup de bambou.
Le temps qu’on rejoigne le parc à pied et on constate qu’Hugo est bien reparti sur la partie CAP. Il s’est accroché et n’a rien lâché jusqu’au bout pour terminer avec 10mn de plus que l’an dernier certes, mais avec des conditions qui étaient plus extrêmes.
Bravo à toutes les Rilliettes d’être venues à bout de ce beau triathlon extrêmement difficile
PS : en vacances à Villard de Lans j’ai été roulé, et comme j’avais du jeu dans ma direction, j’ai été voir un loueur de vélo pour voir si il pouvait me régler ma fourche. Et là surprise : il regarde et me dit c’est du n’importe quoi. Il soulève le capuchon pour constater qu’il n’y a pas d’expandeur ou d’étoile pour serrer et empêcher qu’il y ait du jeu. De plus le haut de la fourche est fissurée au niveau de la potence ! J’avais amené mon vélo pour un problème de direction chez Decathlon il y a 3 ans, et depuis je roulais donc avec un vélo dangereux : Embrun et autres coures ou descentes de cols que j’ai faites ans m’en douter !!! Donc fourche à changer grrr, mais ça attendra d’être rentré à Lyon. Un peu de positif quand même, mon Titou a trouvé la solution puisqu’il a dit à Hugo « Papy, il a qu’à faire du vélo sur le vélo de Ray Zin », véridique !!!